
Le fou rire
Numéro 04130 dans le recensement de l'association les Amis d'Henry Simon
Huile sur toile
30P
1975
Signée en bas à droite

Le 27 février 1987, Henry Simon s'éteignait dans sa maison de St Hilaire de Riez. La veille, je lui rendais visite. Il était allongé sur son lit et je pouvais lire, sur son visage, la souffrance due à sa terrible maladie. Son regard s'illumina, malgré tout, en me voyant, comme à chacune de nos rencontres.
La chambre, ouverte sur la salle à manger lui permettait d'être parmi les siens. De là il pouvait apercevoir la grande table autour de laquelle, tant de bonheurs ont été partagés ; il devait voir les sourires, entendre les rires de ses enfants, de ses petits enfants, de Monique, son épouse, de cette famille qu'il adorait. .
Mon métier de' directeur de galerie m'a permis de partager avec lui des instants merveilleux devant son chevalet. Il aimait qu'un œil «neuf» se pose sur la toile en cours d'exécution. Les critiques, il les prenait toujours en considération et, sur l'instant, telle une écriture, le pinceau apportait la petite touche souhaitée.
Henry Simon a été inspiré par de nombreux thèmes, les enfants, les «mémés» tiennent une grande place dans son œuvre.
L'émotion, la naïveté, la malice qu'il captait si bien dans les regards, me font dire qu'Henry Simon était peintre du sentiment, il savait exprimer dans ses portraits le bonheur, la joie, la mélancolie mais, rarement, la tristesse.
Une toile marquante de son œuvre est sans conteste le «fou rire». Il avait souhaité qu'elle soit accrochée dans la chambre pour lui rappeler les moments de joie.
Le «fou rire» toile exécutée en 1975, suite à son dernier séjour en Afrique du Nord, est un festival de couleurs et de lumière.
Dans cette oeuvre, tout est peint avec émotion; la touche est légère et la couleur fluide, la composition s'équilibre dans un dessin parfait.
Ce tableau est plein de fraîcheur et ces visages sont éclairés d'une très grande joie.
Grâce à son grand talent de dessinateur, Henry Simon nous fait le complice de cette scène; par l'attitude de ces trois jeunes filles, il illustre l'instant fugace et magique du «fou rire».
Henry Simon a laissé un très grand vide, son immense talent, sa vie entière consacrée à la peinture, son humilité, faisaient autorité dans le milieu pictural vendéen. Henry Simon voulait ses œuvres accessibles à tous, préférant à la notoriété cette générosité qui le rendait si attachant.
Claude CHOYEAU
Directeur de galerie d'art